Il faisait bien beau samedi 24 mai, les prétendus jardiniers ont eu de la chance. Dimanche, sous le ciel gris, c'était beaucoup moins joli, même sur le viseur d'un appareil photo en mode "pop". Travail bâclé, cartons et à l'abandon, poubelles et container bourrés... Le container comme le reste n'avait rien à faire sur le Peyrou, promenade aménagée en 1689 aux portes de la ville, oeuvre de Jean Giral (substituée à une première place royale construite par son père Etienne) dominée par un château d'eau de Henri Pitot, ingénieur en hydraulique, construit en 1768; promenade classée monument historique en 1954.
Le mouvement "Résistons" (extrême-gauche) annonçait l'événement sur son site: samedi 24 mai, conjointement à une "marche mondiale contre Monsanto" aurait lieu le "Gardenblitz du peyrou Mtp (le jardin éclaire notre chemin). à partir de midi au jardin du Peyrou. Ramène qui peut des outils (arrosoir, bêche, pioche, houe...), des graines, des piquets pour les tomates, à boire et à manger, des pancartes où vous pourriez formuler vos attentes, des instruments de musique, un orchestre, une sono...".
Personne ne veut manger ni boire de pesticides ni d'OGM, mais on a droit à des jardins publics.
A ce propos, je me demande:
- Qui a décidé de faire goudronner la place, quand, avec quels arguments et quelle autorisation, et si une rue porte son nom,
- S'il est vraiment utile de la transformer en parking en décembre pour que les gens fassent leurs courses de Noël, étant donné le nombre de parkings qu'il y a déjà au centre... ce serait l'occasion d'expliquer le principe du partage de voiture, non? D'inventer la colocation de mini-bus familiaux?
Je ne me réjouis pas suffisamment qu'on n'organise plus sur le Peyrou ces foires aux manèges dont les installations défonçaient le sol, au péril de tous et de tout.
J'oublie également que le projet de parking sous le Peyrou semble provisoirement enterré. Un projet de parking souterrain enterré? Ce serait trop drôle (sur le plan linguistique), hélas. Non, ce projet de parking n'est pas une bonne idée, pour la stabilité du monument, pour les arbres d'un âge certain qui occupent bien l'espace aérien et souterrain, pour des raisons techniques d'aération du parking, etc.
- Où en est le projet criminel sus-cité, si les conservateurs du patrimoine tiennent bon, ce qu'en pense M. Saurel... Son site électoral ne fonctionne plus, on ne connaîtra pas les suites de son deuil des grilles du Peyrou, ni les implications exactes de la phrase "Chaque nouvel arrivant doit avoir sa part de rêve": rêve de courses de Noël en semi-remorque? Philippe, pitié!!!).
- Si le Peyrou a été fleuri cette année... Je me souviens bien avoir vu des élagueurs, pour les platanes, mais les massifs? Un jardin public non entretenu, normal qu'une partie du public veuille le reprendre...
- Pourquoi on a renoncé à faire appliquer les interdictions de marcher sur les pelouses et de promener des chiens! Pourquoi admettre un soit-disant besoin de s'étendre sur l'herbe (en la détruisant)? C'est bien mignon, tous ces jeunes en petite tenue, ces enfants et ces chiots, vieux voyeurs... mais est-ce qu'ils continueront à venir quand les pelouses seront pelées, couvertes de crottes, mégots et autres objets moins biodégradables? Quand toutes les branches des magnolias seront cassées? Ah oui, là, on n'aura plus de regret à faire un parking souterrain... "merci de respecter ce jardin, promenez vos chiens ailleurs" (voir deuxième photographie ci-dessous): les libertaires se moquent d'autorités qui ne remplissent pas leurs missions.
Pour en revenir aux jardiniers amateurs...
- Leurs plantations sont ridicules, à peine quelques semaines après l'inauguration d'un jardin collectif aux pieds du Peyrou. Veulent-ils faire croire que la ville doit vivre en autarcie? Alors qu'ils lèvent une souscription pour acheter et cultiver des terrains à bâtir qu'ils ne revendront comme terrains à bâtir.
Il faudra tout de même qu'ils travaillent leur communication.
- Ne pas faire de fautes d'orthographes, c'est bien, mais rares sont ceux qui savent en juger et s'en réjouir, et rares parmi eux ceux qui s'en contenteront. "Gardenblitz", "le jardin éclaire ton chemin": ce ne sont pas des slogans très heureux.
- Puis il faudra expliquer que la "nourriture à partager" n'a pas encore mûri, ni d'ailleurs poussé. Tout le mode ne sait pas distinguer un tomatier (encore un terme inconnu de mon correcteur d'orthographe, d'ailleurs) d'un plant de basilic.
Je me permettrai de signaler deux-trois choses:
- Il existe des jardins partagés et des jardins d'écoles: voir le site de la ville.
- Il y a des possibilités de faire des cueillettes: Vergers de Saint-Jean, Domaine de Cassan, Jardin d'à-côté, Petits fermiers de Lansargues...
- Il y a des cours de jardinage gratuits ici et là: chez Botanic, auprès des associations Layanan ou Terre nourricière...
- Il y a des initiatives à développer: "jepartagemonjardin.fr", "pretersonjardin.com", "plantezcheznous.com"; mais il faudrait inspirer un minimum de confiance et ne PAS casser les oreilles des uns et des autres (oiseaux, geckos, bébés, grand-mère pas encore tout à fait sourde) avec la sono, entre autres choses.
Sacs poubelle plastique partout, et sport sur pelouses interdites. |
Le jardin partagé récemment inauguré, au pied du Peyrou. |
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