Showing posts with label religion. Show all posts
Showing posts with label religion. Show all posts

Thursday, 14 January 2016

Kippa or not Kippa (in french)

En Europe comme en Israël, des juifs se font poignarder parce qu'ils ont l'air juifs.
Pas parce que l'Europe est terre musulmane (a priori) ou parce qu'ils soutiennent Netanyahou (en pensée c'est irrationnel, en paroles c'est incendiaire, en actes c'est impossible).

Certains appellent à porter la kippa par solidarité.
Le roi du Danemark avait porté l'étoile jaune face aux nazis et c'était un beau geste, alors pourquoi pas la kippa face aux porteurs de machettes?

Regardez autour de vous: c'est courage, fuyons.
Les autojustifications sont d'autant plus immondes qu'elles consistent à jeter la pierre aux victimes.

Je me sens définitivement plus proche là-dessus de Joan Sfar et Caroline Fourest que de Laurent Sagalovitsch et Emmanuel Todd (l'horrible...).
Caroline Fourest est touchante, Joan Sfar est très drôle et pertinent, Laurent Sagalovitsch est égocentriquement méprisant, et Emmanuel Todd confirme sa dégénérescence intellectuelle et morale prêt à rejoindre Rony Brauman et Eric Zemmour du côté obscur de la force.

Une infime minorité de juifs portent la kippa dans la rue, fusse la rue des Rosiers. La plupart sont des rabbins ou des quidams à l'occasion d'une fête religieuse ou familiale ou d'une commémoration. En faire des provocateurs, c'est avoir ses "juifs imaginaires", et on aura vu que les juifs athées et agnostiques (Sagalovitsch, Brauman...) en ont aussi. Je ne vois pas pourquoi on ne tolèrerait pas rabbins et signes de religion dans le cadre de fêtes religieuses, en tolérant qu'ils soient agressés pour ce qu'ils sont, des "juifs imaginaires" évidemment, mais des humains bien vivants jusqu'à leur mort (une lapalissade ne fait pas de mal de temps en temps, ça allège l'atmosphère...).
 
Les assassins ne se différencient guère des eugénistes pro-aryens. Ce sont les mêmes qui en Israël poignardent des femmes enceintes, de jeunes mères devant leurs enfants, ou égorgent des familles jusqu'aux nourrissons (et sont "béatifiés" pour ces "hauts" faits, contrairement aux criminels sans motifs religieux ou se réclamant de religions qui ne les réclament pas, le judaïsme notamment).
 
Quant à porter la kippa en solidarité...
Pourquoi est-ce que ça fait bondir?
Quels sont les "juifs imaginaires" de ceux qui bondissent?

La kippa, c'est un couvre-chef minimal symbolisant le fait qu'on ne souhaite pas polluer la vue du tout-puissant, s'il existe, avec des pensées négativement humaines, ou amortir le coup de tonnerre qui risque de s'abattre en réaction. On peut poser la main sur la tête, à défaut - il faut juste un "plafond", une limite.
Pour reconnaître qu'il y a quelque chose au dessus de l'humain. Quelque chose qui fait qu'on n'arrive pas à vaincre la mort, par exemple.
Pour reconnaître qu'on n'est pas au sommet de la hiérarchie du vivant, tout-puissants, avec tous les droits.
Ce qui est au-dessus est inconnaissable: grand horloger de l'univers, mère-nature, voie lactée, ordre des choses ou destin, peu importe.
L'humilité, c'est connaître sa place dans le monde et l'histoire, accepter de ne pas savoir certaines choses, admettre qu'on peut offenser, à tort ou à raison. Pas forcément connaître sa place, mais admettre l'utilité de la chercher/forger sans tout casser....
 
La kippa est un symbole minimal qu'on retrouve même au Vatican, c'est dire.
 
Non, ce n'est pas l'équivalent du voile ou de la perruque, comme je l'ai entendu dire ou lu sur facebook, notamment de la part de musulmanes souffrant de gros problèmes de "juif imaginaire": il ne s'agit pas de ne pas tenter l'homme. On ne demande à personne d'imiter ces stupides suédoises qui mettaient un voile sur leurs photos FB pour lutter contre l'islamophobie en cautionnant l'oppression des femmes.

Il n'est pas illégal ou anti-français de porter un couvre-chef. Mon fils a cassé sa coiffe d'indien, sans quoi je la lui aurait empruntée, suivant une idée puisée chez Yoann Sfar et non une injonction imaginaire.
A défaut, une kippa... On peut être solidaire des rabbins et des gens qui vont à la synagogue, qu'on soit croyant ou pas, sans abdiquer quelque liberté que ce soit.
Ce sont des frères humains.
Et avis aux non-religieux/religieuses ou non-juifs/juives qui craindraient de commettre un blasphème: le judaïsme ne traque pas le blasphème, même chez les juifs (voir Irvin Yalom sur Spinoza, si on a peur des ouvrages académiques et des essais manipulateurs), et il y a aussi des femmes rabbins. Elles ne portent ni voile ni perruque. Elles sont plutôt féministes (voir Yentl d'I.B. Singer, si on a peur des ouvrages académiques).



La solidarité, il en faut un peu, pour des victimes non imaginaires.

Il faudrait réfléchir un minimum avec un minimum de sérieux.
Nul ne réclame le port de la kippa à titre exhibitionniste, sauf peut-être Meyer Habib, par pur opportunisme politique, ni la kippa à l'école, dans la fonction publique, etc. Mais l'interdire aux rabbins, dans le cadre des fêtes ou commémorations, même à leur lisière, c'est aller très au delà de la limitation de l'expression religieuse, c'est toucher à la liberté d'opinion religieuse et d'exercice religieux. Et c'est parfaitement discriminatoire, dans une société de plus en plus permissive face à l'islam. Dolce et Gabbana font des niqab, Arena et Speedo des maillots de bain intégraux, avec voile plus ou moins occultant. On n'en demande pas tant. Si on pouvait seulement encore faire du seins nus à Deauville, là où on ne risque pas trop le coup de soleil...

Références:
Quelques dessins de Yoann Sfar sur la kippa et l'agression de Marseille (il y en a beaucoup d'autres, excellents, du même): ici
Blog de Sagalovitsch: chercher sa bêtise sur la kippa - Rony Brauman, Eric Zemmour, sortez de ce corps: ici
Sur le problème Spinoza d'après Irvin Yalom, ici entre autres
Yentl pour les nuls,.
Sortir du jeu de l'empathie prioritaire: réaction remarquable du rabbin Delphine Horvilleur sur le Monde.

Wednesday, 30 July 2014

Destabilization here and there

Hello readers...
You might have skipped looking on my latest posts because of the topic as well as the language.
You kept or would have kept your thoughts to yourself, and you thought or would have thought I was excessive and obsessionnal.
I stick to my opinions. I proclaim my anger is better than your temperance or... excessive caution? fear? lack of trust or excessive trust? Blessed are the poor in spirit, for theirs is the kingdom of heaven?
Something must change, and the whole mankind might soon need an iron dome to survive to the environmental changes. The hamas and Al-Qaida are some immediate threats as well as political groups possibly adapted to a post-apocalyptic world. It would be sad that mother nature transfers the reins from science fundamentalists to religious fundamentalists, but the situation wouldn't be so new.
Destabilization of permafrost in Arctic - read HERE and THERE.
We needed some more methane and pergelisol, didn't we?

If you don't have enough time or interest to read my angry posts in search of some truth and scary informations on the french neo-antisemitism, for instance, here is a text worth reading. It was written by Sam Harris, american atheist neuroscientist, on his blog.


AUDIO TRANSCRIPT [Note: This is a verbatim transcript of a spoken podcast. However, I have added notes like this one to clarify controversial points.—SH]
I was going to do a podcast on a series of questions, but I got so many questions on the same topic that I think I’m just going to do a single response here, and we’ll do an #AskMeAnything podcast next time.
The question I’ve now received in many forms goes something like this: Why is it that you never criticize Israel? Why is it that you never criticize Judaism? Why is it that you always take the side of the Israelis over that of the Palestinians?
Now, this is an incredibly boring and depressing question for a variety of reasons. The first, is that I have criticized both Israel and Judaism. What seems to have upset many people is that I’ve kept some sense of proportion. There are something like 15 million Jews on earth at this moment; there are a hundred times as many Muslims.  I’ve debated rabbis who, when I have assumed that they believe in a God that can hear our prayers, they stop me mid-sentence and say, “Why would you think that I believe in a God who can hear prayers?” So there are rabbis—conservative rabbis—who believe in a God so elastic as to exclude every concrete claim about Him—and therefore, nearly every concrete demand upon human behavior. And there are millions of Jews, literally millions among the few million who exist, for whom Judaism is very important, and yet they are atheists. They don’t believe in God at all. This is actually a position you can hold in Judaism, but it’s a total non sequitur in Islam or Christianity.
So, when we’re talking about the consequences of irrational beliefs based on scripture, the Jews are the least of the least offenders. But I have said many critical things about Judaism. Let me remind you that parts of Hebrew Bible—books like Leviticus and Exodus and Deuteronomy—are the most repellent, the most sickeningly unethical documents to be found in any religion. They’re worse than the Koran. They’re worse than any part of the New Testament. But the truth is, most Jews recognize this and don’t take these texts seriously. It’s simply a fact that most Jews and most Israelis are not guided by scripture—and that’s a very good thing.
Of course, there are some who are. There are religious extremists among Jews. Now, I consider these people to be truly dangerous, and their religious beliefs are as divisive and as unwarranted as the beliefs of devout Muslims. But there are far fewer such people.
For those of you who worry that I never say anything critical about Israel:  My position on Israel is somewhat paradoxical. There are questions about which I’m genuinely undecided. And there’s something in my position, I think, to offend everyone. So, acknowledging how reckless it is to say anything on this topic, I’m nevertheless going to think out loud about it for a few minutes.
I don’t think Israel should exist as a Jewish state. I think it is obscene, irrational and unjustifiable to have a state organized around a religion. So I don’t celebrate the idea that there’s a Jewish homeland in the Middle East. I certainly don’t support any Jewish claims to real estate based on the Bible. [Note: Read this paragraph again.]
Though I just said that I don’t think Israel should exist as a Jewish state, the justification for such a state is rather easy to find. We need look no further than the fact that the rest of the world has shown itself eager to murder the Jews at almost every opportunity. So, if there were going to be a state organized around protecting members of a single religion, it certainly should be a Jewish state. Now, friends of Israel might consider this a rather tepid defense, but it’s the strongest one I’ve got. I think the idea of a religious state is ultimately untenable. [Note: It is worth observing, however, that Israel isn’t “Jewish” in the sense that Saudi Arabia and Pakistan are “Muslim.” As my friend Jerry Coyne points out, Israel is actually less religious than the U.S., and it guarantees freedom of religion to its citizens. Israel is not a theocracy, and one could easily argue that its Jewish identity is more cultural than religious. However, if we ask why the Jews wouldn’t move to British Columbia if offered a home there, we can see the role that religion still plays in their thinking.]
Needless to say, in defending its territory as a Jewish state, the Israeli government and Israelis themselves have had to do terrible things. They have, as they are now, fought wars against the Palestinians that have caused massive losses of innocent life. More civilians have been killed in Gaza in the last few weeks than militants. That’s not a surprise because Gaza is one of the most densely populated places on Earth. Occupying it, fighting wars in it, is guaranteed to get woman and children and other noncombatants killed. And there’s probably little question over the course of fighting multiple wars that the Israelis have done things that amount to war crimes. They have been brutalized by this process—that is, made brutal by it. But that is largely the due to the character of their enemies. [Note: I was not giving Israel a pass to commit war crimes. I was making a point about the realities of living under the continuous threat of terrorism and of fighting multiple wars in a confined space.]
Whatever terrible things the Israelis have done, it is also true to say that they have used more restraint in their fighting against the Palestinians than we—the Americans, or Western Europeans—have used in any of our wars. They have endured more worldwide public scrutiny than any other society has ever had to while defending itself against aggressors. The Israelis simply are held to a different standard. And the condemnation leveled at them by the rest of the world is completely out of proportion to what they have actually done. [Note: I was not saying that because they are more careful than we have been at our most careless, the Israelis are above criticism. War crimes are war crimes.]
It is clear that Israel is losing the PR war and has been for years now.  One of the most galling things for outside observers about the current war in Gaza is the disproportionate loss of life on the Palestinian side. This doesn’t make a lot of moral sense. Israel built bomb shelters to protect its citizens. The Palestinians built tunnels through which they could carry out terror attacks and kidnap Israelis. Should Israel be blamed for successfully protecting its population in a defensive war? I don’t think so. [Note: I was not suggesting that the deaths of Palestinian noncombatants are anything less than tragic. But if retaliating against Hamas is bound to get innocents killed, and the Israelis manage to protect their own civilians in the meantime, the loss of innocent life on the Palestinian side is guaranteed to be disproportionate.]
But there is no way to look at the images coming out Gaza—especially of infants and toddlers riddled by shrapnel—and think that this is anything other than a monstrous evil. Insofar as the Israelis are the agents of this evil, it seems impossible to support them. And there is no question that the Palestinians have suffered terribly for decades under the occupation. This is where most critics of Israel appear to be stuck. They see these images, and they blame Israel for killing and maiming babies. They see the occupation, and they blame Israel for making Gaza a prison camp. I would argue that this is a kind of moral illusion, borne of a failure to look at the actual causes of this conflict, as well as of a failure to understand the intentions of the people on either side of it. [Note: I was not saying that the horror of slain children is a moral illusion; nor was I minimizing the suffering of the Palestinians under the occupation. I was claiming that Israel is not primarily to blame for all this suffering.]
The truth is that there is an obvious, undeniable, and hugely consequential moral difference between Israel and her enemies. The Israelis are surrounded by people who have explicitly genocidal intentions towards them. The charter of Hamas is explicitly genocidal. It looks forward to a time, based on Koranic prophesy, when the earth itself will cry out for Jewish blood, where the trees and the stones will say “O Muslim, there’s a Jew hiding behind me. Come and kill him.” This is a political document. We are talking about a government that was voted into power by a majority of Palestinians. [Note: Yes, I know that not every Palestinian supports Hamas, but enough do to have brought them to power. Hamas is not a fringe group.]
The discourse in the Muslim world about Jews is utterly shocking. Not only is there Holocaust denial—there’s Holocaust denial that then asserts that we will do it for real if given the chance. The only thing more obnoxious than denying the Holocaust is to say that it should have happened; it didn’t happen, but if we get the chance, we will accomplish it. There are children’s shows in the Palestinian territories and elsewhere that teach five-year-olds about the glories of martyrdom and about the necessity of killing Jews.
And this gets to the heart of the moral difference between Israel and her enemies. And this is something I discussed in The End of Faith. To see this moral difference, you have to ask what each side would do if they had the power to do it.
What would the Jews do to the Palestinians if they could do anything they wanted? Well, we know the answer to that question, because they can do more or less anything they want. The Israeli army could kill everyone in Gaza tomorrow. So what does that mean? Well, it means that, when they drop a bomb on a beach and kill four Palestinian children, as happened last week, this is almost certainly an accident. They’re not targeting children. They could target as many children as they want. Every time a Palestinian child dies, Israel edges ever closer to becoming an international pariah. So the Israelis take great pains not to kill children and other noncombatants.  [Note: The word “so” in the previous sentence was regrettable and misleading. I didn’t mean to suggest that safeguarding its reputation abroad would be the only (or even primary) reason for Israel to avoid killing children. However, the point stands: Even if you want to attribute the basest motives to Israel, it is clearly in her self-interest not to kill Palestinian children.]
Now, is it possible that some Israeli soldiers go berserk under pressure and wind up shooting into crowds of rock-throwing children? Of course. You will always find some soldiers acting this way in the middle of a war. But we know that this isn’t the general intent of Israel. We know the Israelis do not want to kill non-combatants, because they could kill as many as they want, and they’re not doing it.
What do we know of the Palestinians? What would the Palestinians do to the Jews in Israel if the power imbalance were reversed? Well, they have told us what they would do. For some reason, Israel’s critics just don’t want to believe the worst about a group like Hamas, even when it declares the worst of itself. We’ve already had a Holocaust and several other genocides in the 20th century. People are capable of committing genocide. When they tell us they intend to commit genocide, we should listen. There is every reason to believe that the Palestinians would kill all the Jews in Israel if they could. Would every Palestinian support genocide? Of course not. But vast numbers of them—and of Muslims throughout the world—would. Needless to say, the Palestinians in general, not just Hamas, have a history of targeting innocent noncombatants in the most shocking ways possible. They’ve blown themselves up on buses and in restaurants. They’ve massacred teenagers. They’ve murdered Olympic athletes. They now shoot rockets indiscriminately into civilian areas. And again, the charter of their government in Gaza explicitly tells us that they want to annihilate the Jews—not just in Israel but everywhere. [Note: Again, I realize that not all Palestinians support Hamas. Nor am I discounting the degree to which the occupation, along with collateral damage suffered in war, has fueled Palestinian rage. But Palestinian terrorism (and Muslim anti-Semitism) is what has made peaceful coexistence thus far impossible.]
The truth is that everything you need to know about the moral imbalance between Israel and her enemies can be understood on the topic of human shields. Who uses human shields? Well, Hamas certainly does. They shoot their rockets from residential neighborhoods, from beside schools, and hospitals, and mosques. Muslims in other recent conflicts, in Iraq and elsewhere, have also used human shields. They have laid their rifles on the shoulders of their own children and shot from behind their bodies.
Consider the moral difference between using human shields and being deterred by them. That is the difference we’re talking about. The Israelis and other Western powers are deterred, however imperfectly, by the Muslim use of human shields in these conflicts, as we should be. It is morally abhorrent to kill noncombatants if you can avoid it. It’s certainly abhorrent to shoot through the bodies of children to get at your adversary. But take a moment to reflect on how contemptible this behavior is. And understand how cynical it is. The Muslims are acting on the assumption—the knowledge, in fact—that the infidels with whom they fight, the very people whom their religion does nothing but vilify, will be deterred by their use of Muslim human shields. They consider the Jews the spawn of apes and pigs—and yet they rely on the fact that they don’t want to kill Muslim noncombatants. [Note: The term “Muslims” in this paragraph means “Muslim combatants” of the sort that Western forces have encountered in Iraq, Afghanistan, and elsewhere. The term “jihadists” would have been too narrow, but I was not suggesting that all Muslims support the use of human shields or are anti-Semitic, at war with the West, etc.]
Now imagine reversing the roles here. Imagine how fatuous—indeed comical it would be—for the Israelis to attempt to use human shields to deter the Palestinians. Some claim that they have already done this. There are reports that Israeli soldiers have occasionally put Palestinian civilians in front of them as they’ve advanced into dangerous areas. That’s not the use of human shields we’re talking about. It’s egregious behavior. No doubt it constitutes a war crime. But Imagine the Israelis holding up their own women and children as human shields. Of course, that would be ridiculous. The Palestinians are trying to kill everyone. Killing women and children is part of the plan. Reversing the roles here produces a grotesque Monty Python skit.
If you’re going to talk about the conflict in the Middle East, you have to acknowledge this difference. I don’t think there’s any ethical disparity to be found anywhere that is more shocking or consequential than this.
And the truth is, this isn’t even the worst that jihadists do. Hamas is practically a moderate organization, compared to other jihadist groups. There are Muslims who have blown themselves up in crowds of children—again, Muslim children—just to get at the American soldiers who were handing out candy to them. They have committed suicide bombings, only to send another bomber to the hospital to await the casualities—where they then blow up all the injured along with the doctors and nurses trying to save their lives.
Every day that you could read about an Israeli rocket gone astray or Israeli soldiers beating up an innocent teenager, you could have read about ISIS in Iraq crucifying people on the side of the road, Christians and Muslims. Where is the outrage in the Muslim world and on the Left over these crimes? Where are the demonstrations, 10,000 or 100,000 deep, in the capitals of Europe against ISIS?  If Israel kills a dozen Palestinians by accident, the entire Muslim world is inflamed. God forbid you burn a Koran, or write a novel vaguely critical of the faith. And yet Muslims can destroy their own societies—and seek to destroy the West—and you don’t hear a peep. [Note: Of course, I’m aware that many Muslims condemn groups like ISIS. My point is that we don’t see massive protests against global jihadism—even though it targets Muslims more than anyone else—and we do see such protests over things like the Danish cartoons.] 
So, it seems to me, that you have to side with Israel here. You have one side which if it really could accomplish its aims would simply live peacefully with its neighbors, and you have another side which is seeking to implement a seventh century theocracy in the Holy Land. There’s no peace to be found between those incompatible ideas.  That doesn’t mean you can’t condemn specific actions on the part of the Israelis. And, of course, acknowledging the moral disparity between Israel and her enemies doesn’t give us any solution to the problem of Israel’s existence in the Middle East. [Note: I was not suggesting that Israel’s actions are above criticism or that their recent incursion into Gaza was necessarily justified. Nor was I saying that the status quo, wherein the Palestinians remain stateless, should be maintained. And I certainly wasn’t expressing support for the building of settlements on contested land (as I made clear below). By “siding with Israel,” I am simply recognizing that they are not the primary aggressors in this conflict. They are, rather, responding to aggression—and at a terrible cost.]  
Again, granted, there’s some percentage of Jews who are animated by their own religious hysteria and their own prophesies. Some are awaiting the Messiah on contested land. Yes, these people are willing to sacrifice the blood of their own children for the glory of God. But, for the most part, they are not representative of the current state of Judaism or the actions of the Israeli government. And it is how Israel deals with these people—their own religious lunatics—that will determine whether they can truly hold the moral high ground. And Israel can do a lot more than it has to disempower them. It can cease to subsidize the delusions of the Ultra-Orthodox, and it can stop building settlements on contested land.  [Note: Read that again. And, yes, I understand that not all settlers are Ultra-Orthodox.]
These incompatible religious attachments to this land have made it impossible for Muslims and Jews to negotiate like rational human beings, and they have made it impossible for them to live in peace. But the onus is still more on the side of the Muslims here. Even on their worst day, the Israelis act with greater care and compassion and self-criticism than Muslim combatants have anywhere, ever.
And again, you have to ask yourself, what do these groups want? What would they accomplish if they could accomplish anything? What would the Israelis do if they could do what they want? They would live in peace with their neighbors, if they had neighbors who would live in peace with them. They would simply continue to build out their high tech sector and thrive. [Note: Some might argue that they would do more than this—e.g. steal more Palestinian land. But apart from the influence of Jewish extremism (which I condemn), Israel’s continued appropriation of land has more than a little to do with her security concerns. Absent Palestinian terrorism and Muslim anti-Semitism, we could be talking about a “one-state solution,” and the settlements would be moot.]
What do groups like ISIS and al-Qaeda and even Hamas want? They want to impose their religious views on the rest of humanity. They want stifle every freedom that decent, educated, secular people care about. This is not a trivial difference. And yet judging from the level of condemnation that Israel now receives, you would think the difference ran the other way.
This kind of confusion puts all of us in danger. This is the great story of our time. For the rest of our lives, and the lives of our children, we are going to be confronted by people who don’t want to live peacefully in a secular, pluralistic world, because they are desperate to get to Paradise, and they are willing to destroy the very possibility of human happiness along the way. The truth is, we are all living in Israel. It’s just that some of us haven’t realized it yet.

Thursday, 8 May 2014

Les Juifs de Montpellier au Moyen-âge



On ne remerciera jamais assez les quelques Historiens et Archéologues qui, loin de nous gaver de mythes politiquement utiles ou dans l'air du temps pour faire la couverture des magazines ou monter sur les plateaux télévisés, nous montrent où nous (en) sommes. Quelques-uns s'intéressent à l'histoire des Juifs d'Europe, sans pour autant chercher à démontrer la véracité de contes sur les meurtres rituels (pages Facebook récurrentes...).
Les "jewish studies" sont loin d'atteindre la popularité des "gender studies", mais sont bien plus contestées et marginalisées... en dépit de la quantité d'éléments dignes d'étude, de la qualité des universitaires intéressés, et des enjeux modernes: il n'a jamais été politiquement correct de relever ou de déplorer la présence de l'antisémitisme. Ni de dire que de "grands hommes Français" (ou grandes dames!) étaient, accessoirement, juifs. Comme s'ils en étaient moins français...



Montpellier, cependant, s'enorgueillit de l'ancienne et intellectuellement riche culture juive dans la région. Une belle exposition thématique a été donné l'occasion, en 2010, de présenter le makhzor (recueil liturgique) de la fin XVIe s. ou du début XVe s. acquis en 2008 par les archives municipales car originaire de Montpellier. Et la visite du mikvé (bain rituel) datant de la fin du XIIe s. ou du début XIIIe est au menu de nombreuses visites organisées par l'Office de tourisme - hors périodes de fouilles archéologiques.

Des familles ou communautés juives ont pu s'établir dans la région dans l'Antiquité. Ce ne sont pas elles qui ont laissé la maison carrée de Nîmes, voici (presque) tout ce qu'on sait. La présence juive à Montpellier au Moyen-âge est plutôt liée à la diaspora séfarade, aux Juifs qui ont fui la Palestine (nom donné par les Romains à leurs provinces de Judée, Galilée, etc.) après la destruction du second temple, en direction de l'Espagne, s'arrêtant avant ou après l'avoir atteinte. D'importantes communautés juives ont existé dans l'Espagne musulmane, et se sont réduites du fait des persécutions almoravides (1086-1146) et almohades (1146-1228). Si Placentin, juriste originaire de Plaisance (Italie) est l'un des premiers enseignants du Droit de Montpellier, des médecins juifs figurent parmi les premiers enseignants de Médecine: Isaac ben Abraham (vers 1200), Meschulam (XIIe), Shem tov ben Isaac... Quant à Bienvenu de Jérusalem (fin XIIe), je ne sais pas. 





Riches heures, hum, c'était le Moyen-âge.
Guilhem VIII, seigneur de la ville, avait autorisé les médecins de toutes origines à enseigner la médecine. Les Juifs étudiaient et traduisaient volontiers les ouvrages "profanes", à savoir scientifiques (d'Euclide, Hippocrate, Aristote, Avicenne, Averroès, Maïmonide...), en dépit de houleux débats parmi les autorités religieuses juives.
Lisez à ce sujet le bon article de Michaël Iancu, Les raisons du cœur et de l'intelligence!
Il faut dire que, ne pouvant cultiver la terre ni entrer dans les corporations ni accéder aux postes administratifs, il s'occupaient comme ils pouvaient.
De plus, ça n'a pas duré longtemps. Philippe le Bel, dit le Faux monnayeur (il battait monnaie pour remplir ses caisses), a condamné les Juifs de France au bannissement en 1306, récupérant leurs biens - juste avant de s'attaquer aux Templiers pour leur trésor. Philippe le Bel avait été le premier roi de France à acquérir des droits directs sur Montpellier, plus précisément sur la partie nommée Montpellieret, en 1293. Les Juifs de France furent rappelés en 1315, renvoyés en 1322, rappelés en 1360 et définitivement bannis en 1394 - les Templiers avaient été quant à eux massacrés. Les Juifs montpelliérains trouvèrent pour certains refuge dans le comtat venaissin, devenant "Juifs du pape" (avec droits restreints, rouelle, voile cornu...) jusqu'à la Révolution.

Le mikvé redécouvert à Montpellier en 1985 est l'un des plus anciens et mieux conservés d'Europe, avec ceux de Speyer (Allemagne, 1128), de Sopron (Hongrie, vers 1300), Besàlu (Espagne), Bischheim (Alsace). On a découvert qu'il faisait partie d'un ensemble synagogal, avec maison d'étude et maison de l'aumône. Un document en 2 parties le présente (P1, P2).




Le Makhzor, lui, est contemporain de l'expulsion définitive des Juifs du Royaume de France par Charles VI (1394). Laurent Héricher, directeur du Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme de Paris, lui a consacré une conférence en 2012, que l'on espère bientôt trouver en ligne sur le site Akadem. 


Monday, 28 April 2014

Kaddish for superman





Un kaddish pour Superman me semble une bonne prière à prononcer un jour de commémoration de la Shoah. Yom en a donné un début d'explication dans une interview il y a 3 ans, à lire ici (clic!). Un modeux, mais plus profond que Galliano qui s'est habillé en rabbin soit-disant pour faire pénitence. Les descendants non-juifs de Juifs peuvent être des antijuifs enragés, allez comprendre. Nicolas Donin, Torquemada. Ne généralisons pas, s'il n'y avait d'antisémitisme que chez eux, on l’appellerait conflit de générations ou complexe d’œdipe.
Griffures des agonisants sur les murs d'une chambre à gaz, Auschwitz

Yom Hashoah 2012
Tuer un être, c'est tuer sa descendance.
Yom Hashoah est un jour de deuil, inauguré en 1953 en Israël, et suivi un peu partout dans le monde. On allume des chandelles, on lit la prière pour les morts, on lit les noms de victimes de la Shoah - des gens se relaient plus de 24 heures durant, en divers lieux, et à la radio. En Israël les sirènes hurlent, puis les gens respectent une minute de silence. Les voitures s'arrêtent dans les rues.
Soldats britanniques ouvrant un four crématoire. 
Il n'y a pas eu de victimes du nazisme dans ma famille connue. Un homme portant le même nom de famille que moi a été fusillé à Rillieux-la-Pape en 1944 par la milice de Paul Touvier. Il devait appartenir à une autre branche. Mon père a survécu au typhus pendant la guerre, mais c'était au Maroc, dans le mellah de Fès. Mon grand-père aveyronnais a été réquisitionné pour garder un pont menacé par les Alliés ou les résistants, et se souvenait des tickets de rationnements; c'est tout. Il n'empêche que j'ai bien intériorisé l'Histoire. J'aurais répondu aux critères allemands ou français synonymes de problèmes.

The concentration camp in Sisak consisted mostly of children. They took children away from their parents and attempted to re-educate them. Instead, many were beaten, died of disease, and starved to death. Red Cross employees teamed up with Yugoslavs and tried to smuggle out as many as children as they could, saving their lives.
Portrait of Istvan Reiner, taken shortly before he was killed in Auschwitz concentration camp, ca. 1943
These children were liberated from Auschwitz. Asked what their names were they answered by lifting up their sleeves (as shown) to show the numbers that were tattooed on them.

Toute jeune, j'ai lu quantité de livres sur la Shoah. Elie Wiesel (La Nuit), Primo Levi (Si c'est un homme), Anne Franck, André Schwartz-Bart (Le dernier des Justes), Marek Halter (La mémoire d'Abraham), Elisabeth Gille (Le Mirador)... j'ai regardé des documentaires, dont Shoah en intégralité, et les films Au revoir les enfants, Monsieur Klein, Le choix de Sophie, Au nom de tous les miens, Le vieil homme et l'enfant, Amen, Train de vie, etc.
Je n'ai jamais pu regarder Nuit et Brouillard (Resnais), ni Le Chagrin et la Pitié (Ophüls). Pendant une quinzaine d'années, je n'ai plus pu rien lire ni regarder sur le sujet, puis je me suis passionnée pour Les Disparus, de Daniel Mendelsohnn. La Nuit, Le Dernier des Justes et les Disparus sont des œuvres extraordinaires, à bien des titres. Ce ne sont pas seulement des livres sur la Shoah, ce sont des livres sur l'humanité.

Quelqu'un s'est-il interrogé sur le nom du mythique groupe de rock new-wave, post-punk anglais Joy Division (fondé en 1976, disparu en 1980 avec la première tentative de suicide réussie du magnétique Ian Curtis, ayant fait place à New Order, etc.)? Freudenabteilung, "divisions de la joie": parties des camps de concentration dans lesquelles les détenues étaient mises à la disposition des nazis. Je pense que Ian Curtis, romantique néo-gothique sombre, très sombre, s'interrogeait sur l'humanité de l'homme, mais on a suspecté le groupe de sympathies néo-nazies, surtout après sa résurrection aux 3/4 sous le nom de "Nouvel ordre". Roger Waters me semble plus suspect, mais qui sait.


L'an dernier, le lycée français de Jérusalem a été le centre d'un petit scandale international. Le proviseur Stéphane Le Tortorec avait émis la circulaire suivante:


נושא: minute de silence Bonjour
Stéphane LE TORTOREC
Proviseur
Lycée français de Jérusalem
66 rue des Prophètes
BP 37001
95141 JERUSALEM

Demain à 10h00 résonnera une sonnerie qui remémore la Shoah et qui demande une minute de silence. Vous pouvez marquer cette minute à titre personnel si vous le souhaitez et permettre aux élèves qui en manifesterai le souhait de s’y associer. Mais évitez à tout prix de solliciter les élèves ou de leur imposer et évitez les débats sur le sujet : la situation est suffisamment tendue en ce moment (mort cette semaine de deux jeunes en Cisjordanie) pour déclencher des réactions violentes (je pense aux 4ème notamment) et des polémiques qui ne peuvent que blesser les uns et les autres inutilement.
Merci de votre compréhension
cordialement,


J'ignore si les fautes d'orthographe ou de syntaxe sont authentiques.
Les professeurs, très majoritairement juifs, n'ont pas apprécié, et les élèves juifs et chrétiens du moins ont été choqués de voir deux de leurs collègues faire un salut nazi alors que les sirènes retentissaient. Bizarre qu'il n'y ait pas eu de quenelle, puisque c'était un lycée français. Le Consulat général de France aurait donné son assentiment au professeur, mais l'Ambassadeur n'était pas informé. Le député UMP Claude Goasguen s'était dans une question au gouvernement de 2008 étonné de ce que le Lycée français ne participe en rien aux commémorations et ne profite pas même de l'occasion pour dispenser un enseignement sur la Shoah. Le ministre des Affaires étrangères avait répondu en 2009 que tout était ainsi pour le mieux. On trouve les textes de la question et de la réponse ici. Je ne suis pas UMP, mais M.Goasguen remplissait bien son mandat, qui est de représenter la Nation, et non seulement un parti ou un groupe d'électeurs.

Pauvre politique, pauvre France selon laquelle regarder la Shoah en face équivaut à volontairement ignorer la traite des noirs, le génocide indien, et à humilier les musulmans de France et du monde. Observez que l'on n'évoque pas le génocide arménien (Israël ayant une forte communauté arménienne) ni rwandais. Ce qu'on ignore surtout avec ce reproche, c'est les pogroms et autres persécutions contre les juifs, y compris en France depuis le Moyen-âge. Il paraît que Dieudonné serait devenu antisémite (tiens, pas antisioniste??) parce que le CNC lui aurait refusé une aide financière pour produire un film sur l'esclavage, alors que la télévision ne cesse de diffuser films et séries sur la seconde guerre mondiale. Je ne regarde pas la télévision, mais... est-ce que La Bicyclette bleue ou Un village français traitent de la Shoah??? Ce ne sont que des programmes assez 'kitsch', néo-gaullistes, sans risques. La recette est éprouvée depuis des décennies, La Grande Vadrouille & co., et apparemment l'idée d'un pays normal à l'exception des collaborateurs est toujours populaire. Par ailleurs, je ne suis pas certaine que le CNC aie tellement soutenu les deux séries en question. Enfin, justifier l'antisémitisme de Dieudonné par une fin de non-recevoir supposée au bénéfice des Juifs ou attribuée au pouvoir des Juifs, ce n'est pas loin de l'histoire qui expliquait l'antisémitisme de Hitler par son insuccès dans la carrière artistique (et Modigliani, autre peintre maudit de son vivant, serait devenu antisémite s'il n'avait pas été juif?). Ces propos sur Dieudonné, je les ai entendus tenir dans un cadre où ils détonnaient. On ne s'y attendait pas du tout. Il s'agissait de nourrir une critique de Manuel Valls. Disons qu'aucun auditeur n'a été convaincu par ces arguments, quelles qu'aient été les convictions politiques de chacun.
La France va y venir, aux films sur l'esclavage, puisque Hollywood s'y est mis. Le soutien financier institutionnel, sauf victoire nationale du FN, a peu de chances désormais d'aller à Dieudonné. Il aura toujours le soutien de l'Iran, surtout s'il raconte que les esclavagistes africains étaient juifs et non musulmans...
Il faudrait que je me dépêche de regarder Nuit et Brouillard et Le Chagrin et la pitié avant qu'ils ne deviennent introuvables ou ne soit interdits. Sérieusement... je ne vois pas de différence entre une personne assassinée pour sa couleur de peau, pour sa religion (ou celle de ses parents) ou pour sa nationalité. Je vois une différence entre une personne coupable ou innocente, tuée par accident ou volontairement, car si nous mourons tous, certains sont davantage tués. Si Dieudonné était si intelligent, il écrirait sur l'esclavage au lieu de composer son kampf sur internet.
A New Orleans woman and the child she held in slavery, 1850
Les torts ne sont jamais rétroactivement réparés. On peut juste rétablir la vérité, et essayer de devenir humains. Pour ça, il faudrait un peu pouvoir/savoir apprécier l'Autre. L'historien George Bensoussan a fait un rapide point sur les racines de l'antisémitisme ici

Il faudrait aussi admettre les torts, cesser de s'identifier à des ancêtres mythiques mais pratiques pour l'égo... L'éducation ne fait presque rien en ce sens. On peut encore être se faire des convictions polygénistes. Il faudrait examiner le cas de Voltaire, examiner les racines du racisme, les racines psychiques et non seulement culturelles. Irvin Yalom a écrit son meilleur 'roman' avec "Le problème Spinoza" parce qu'il ouvre des pistes au lieu de les fermer. Cette piste, par exemple.
Yalom a écrit sur Nietzche ou Schopenhauer... la génèse de la philosophie l'intéresse. Mais dans ces précédents romans, il était léger, faisait de ses héros des personnages au service d'une démonstration de psychothérapie. Amusant, mais pas plus. Dans "Le problème Spinoza", il essaie d'en faire autant... et nous nous retrouvons avec deux psychanalyses au lieu d'une. Car on ne dispose pas d'assez de renseignements sur Spinoza pour lui consacrer tout un livre. Yalom s'intéresse donc au "problème Spinoza" des nazis, qui leur a fait confisquer mais préserver la bibliothèque d'un philosophe juif ayant été admiré par Goethe... Il n'impose pas de réponse, mais propose des pistes de recherche et de travail. Son livre est bien plus étayé, historiquement et personnellement, que d'habitude. Il est donc beaucoup plus touchant.




Eliyahu Bet-Zuri and Eliyahu Hakim were hanged in Egypt in 1945 by the British occupiers of Palestine for carrying out the assassination of British Colonial Secretary Lord Moyne. Lord Moyne was responsible for the implementation of the White Paper Policy, which resulted in the murder of thousands of Jews. In 1975, the remains of the two freedom fighters were brought back to Israel and they were reburied on Mount Herzl with full military honors.


A la recherche des belles choses

Les Montpelliérains ont lancé de grandes manœuvres pour l'ouverture des vacances de Pâques... Misent-ils sur le fait que les habitants de notre zone de vacances scolaires ne vont pas la quitter, et auront besoin de la découvrir, de s'occuper? La zone A est la dernière à être en vacances. Les vacanciers de la zone C (Bordeaux, Créteil, Paris, Versailles) rentraient chez eux ce week-end, ceux de la zone B sont en mi-vacances...

Il y avait donc de bonnes idées de sorties. Le marché de brocanteurs du Peyrou était un peu réduit, du fait de la concurrence d'un gros marché à Sommières. Réduit en quantité, pas en qualité... il y avait de jolies choses, et des œufs en chocolats à prélever sur tous les stands. Il y avait une installation sur le Jeu de Paume, les portes ouvertes des ateliers d'artistes, et une balade gastronomique "Aux grès de Montpellier". Le ciel était assez bleu, par ailleurs, pour qu'un détour aux portes de la ville, côté étangs ou écuries, soit désirable...

En avril, ne te découvre pas d'un fil? Les averses et crachins ont été nombreux, mais pas naturels. Les réunions de famille invivable ont eu priorité, c'est aussi cela, le printemps. "Ma fille, il est anormal que TOI, tu rates tous les examens et concours, JE ressens la même chose qu'avec ton père il y a x décennies, il faut agir, faisons une psychothérapie familiale"... " Ce livre que tu m'as prêté est sinistre", "C'est loin? je ne marche pas plus de cinq minutes", "Ce restaurant est trop cher pour ce qu'il propose, c'était très mauvais, tu n'es pas malade?" (il part vomir), "Chaque fois que je viens je suis malade", "Je ne reviendrai plus si cet enfant n'est pas éduqué". Crescendo.
Notez bien, je ne cite personne que vous seriez susceptible de connaître. Il va de soi que j'imagine des propos parallèles.

Le lundi venu, néanmoins, on se retrouve partagé entre l'envie de mourir et le regret de ne pas avoir passé d'agréables moments à rechercher les belles choses.

L'envie de mourir est forte - passons.
Inutile de donner des arguments à qui voudrait la conforter. C'est aujourd'hui Yom Ha-Shoah: les vivants rendent un peu de vie aux morts en leur rendant leur nom, hommage, honneur. Les vivants ne sombrent pas. Pas le moment de penser à Aymeric Caron (cliquer ici) non plus. Je n'aime pas la télévision ni la radio, on y est confronté à l'obscénité contemporaine.
Extrait de l'affiche pour Yom Hashoah 2012, Dorielle Rimmer, Israël

Mémorial
Photographie prise par le sergent James Emison Chanslor


Les belles choses aperçues, parlons-en.

Quarante-cinq ateliers d'artistes étaient ouverts de 11 à 20 heures samedi et dimanche. Un vernissage avait eu lieu vendredi, salle Saint-Ravy. Chaque artiste exposait une oeuvre, occasion pour l'assistance de préparer le parcours en faisant une sélection... Quarante-cinq ateliers, c'est exagéré: certains artistes partagent la même adresse...
Il s'agissait du 15e parcours d'artistes à Montpellier. Certains artistes semblent être là depuis l'origine: Bocaj, Isabelle Marsala, Gisèle Cazilhac... Bernard Lecointre ne participe plus, son atelier est exigu et souvent ouvert, puis il a d'autres "vitrines"; Frédérique Azaïs-Ferri non plus... mais de nouveaux participants sont apparus. Marc Bouchacourt ouvrait un bel atelier très clair rue de l'Ecole de Droit. Les ateliers sont ouverts toute l'année sur RDV, vous trouverez des photographies d’œuvres et les coordonnées des artistes sur le plan du parcours, sur le site des Briscarts. Il est plus facile de visiter les ateliers lors de portes ouvertes, en apparaissant comme simple badaud, voisin ou marathonien culturel, que sur rendez-vous, avec un profil plus affirmé de client éventuel... mais ce n'est pas impossible! Les artistes sont souvent dans leur atelier et ont besoin de parler de leur travail, après tout. Je consacrerai un article prochainement à un atelier qui m'a séduite, parmi les quelques ateliers visités ce week-end - un atelier que je ne connaissais pas, et où l'on m'a généreusement autorisée à prendre quelques photos.
Atelier du Singe vert, Nathalie Le Gall

Parmi les autres occasions de voir ces artistes, et/ou d'autres artistes... N'oublions pas la Cabane Trempée, qui va fêter ses 20 ans en MAI, puis la 7e édition de "Place aux Arts", samedi 14 juin.

La balade gastronomique semble avoir eu un certain succès, malgré une brochure assez peu diffusée et de présentation assez conventionnelle. Le menu était pourtant appétissant, et un peu de marche entre les plats et les verres est assez sain... La formule gagnerait peut-être à être étendue: que l'on ouvre d'autres lieux, qu'il y ait davantage de participants vignerons et cuisiniers... tout en évitant les débordements des Estivales... C'est délicat.


Un groupe de jeunes architectes, le Collectif Parenthèse, inaugurait vendredi une nouvelle installation sur le boulevard du Jeu de Paume, pour clore sa résidence dans un local de cette artère. Des fils tendus, des étapes à faire: sur l'herbe, sur le banc avec brumisateur d'eau, sur le sable... C'était charmant et plus intéressant que le Nespresso voisin. Mieux vaut, bien sûr, profiter de ces installations éphémères les premiers jours: restera-t-il du sable, de l'herbe, une bonne odeur de bois au bout de deux semaines? Dommage qu'elles soient tellement moins durables que les capsules usagées de Nespresso. Je n'aime pas Nespresso. Quand on aime le café, on le moût et on le fait passer dans une cafetière en métal. Cet engouement-retard de Montpellier pour une marque critiquée est assez rétrograde. Un lien pour percevoir le problème: cliquez ici!
Autre installation éphémère adorable, les pantalons en fleurs de Bérangère Magaud. Cette créatrice à la main verte égaie les balcons et fait lever les yeux avec humour...






Pour tous ces événements, On a sauvé les murs!, Venez planter le Jeu de Paume, ou la balade gastronomique Aux grès de Montpellier, mieux vaut être sur facebook... c'est là que sont les informations les plus nombreuses... 

Sunday, 20 April 2014

L'à-part'-ité

Mépriser la "bande dessinée" est devenu, ou est toujours, une attitude rétrograde. Tintin, Lucky Luke, Astérix, Pif, Superman et les mangas sont divertissants mais n'enseignent rien? Vous les avez mal lus, vous ne les avez pas mis en relation avec les éléments pertinents, vous n'avez pas regardé autour. Vous avez agi comme un automobiliste longeant un territoire peuplé de dodos, qui ne leur aurait accordé qu'un coup d’œil fugace et les aurait considérés comme de drôles de moineaux susceptibles de le distraire de la route.
Leo, Aldébaran

Je le concède, le goût de la bande-dessinée est marginal. On ne peut apprécier ni déprécier cet intérêt hors normes, mais... l'analyse n'est pas scientifique, la passion est déraisonnable, personne ne connaît d'encyclopédie universelle de la BD... le goût de la BD est même assez kitsch, comme celui du rock'n roll. Le goût de la bande dessinée n'est pas élitiste, malgré le coût actuel des ouvrages, mais il est vu comme une lubie passagère de lecteur, journaliste ou classe d'âge. Les ouvrages ambitieux sont considérés comme prétentieux, ou de vulgarisation populiste. Ce mépris de la bande dessinée touche au rejet: méfiance!
Au temps de Botchan

La bande dessinée ne serait destinée qu'aux enfants, aux adolescents et pseudo-adolescents et aux tout-jeunes adultes?
Jurez que la lecture d'Astérix ou de Tintin n'a pas façonné/influé sur votre image des Bretons, des Corses, des Suisses, des Belges, des Espagnols, des Tibétains, des Japonais (etc.). N'avez-vous rien appris sur la préhistoire à travers "Rahan"? Est-ce que vous comprenez toutes les subtilités de la Rubrique-à-Brac à la première lecture? Pffff.
Gotlib, la Rubrique à Brac
Fred, Philémon


Voici quelques pistes pour soigner votre affection.

1) Un mémoire de recherche sur Philémon, de Fred: Philémon et la Phonétique, Philémon et Oedipe (ou autres histoires, mythes et légendes: Noé, Jason, Faust, etc.), Philémon et l'histoire (du passé au futur), Philémon et Alice, Philémon et Dorothée et le Magicien d'Oz...

2) Une thèse sur la Rubrique-à-Brac: Rubrique-à-Brac des contes de fées (sur le modèle de Psychanalyse des contes de fées), Gotlib et Newton, la Coccinelle; ou sur des sujets tels: de Gotlieb à Gotlib, Hamster Jovial et Pervers Pépère, l'euphorie citationnelle, l'astéroïde Gotlib...

3) Des articles, colloques et conférences:
- Gotlib et Goscinny,
- Gotlib et Orson Welles,
- De Nakazawa (Gen d'Hiroshima) à Spiegelman (Maus): correspondances secrètes.
- De Gen à Maus, le traitement du deuil.
- De Gen à Maus, faire comprendre l'horreur.
- De Gen à Maus....
- De "L'histoire de France en Bandes dessinées" à "Au temps de Botchan",
- L'influence de Taniguchi dans la perception occidentale de l'Histoire japonaise,
- L'importance de Taniguchi dans l'étude des Lettres japonaises en occident,
- Eric Shanower, d'Oz à Troie
- Les sources de Shanower,
- Shanower, la Floride et l'âge de Bronze,
- Eisner, Ignatz & Shanower: étude comparative.
- Shanower et Moebius,
- Shanower et la LGBTQ,
- Fantagas (Carlos Nine) et le roman noir américain: la spécificité latino-américaine,
- Fantagas et les dictatures,
- Le pastel, de Degas à Carlos Nine,
- Manara, Histoire érotique et érotisme de l'Histoire,
- La réception en Europe de "Cancer in the City" - mode, médias et roman graphique
- Du vitrail à la bande-dessinée: BD et catéchisme...
- La musique en BD: rébétiko, tango et blues,
- Léo l'écologiste,
- Les enfants de Léo,
- Les collaborations de Jodorowski: mutilation et contagion,
- Comès, les métamorphoses du narrateur,
- Noir et blanc, blanc et noir: Tardi et Comès,
- La Bande-dessinée hispanophone et la liberté politique,
- Architecture et urbanisme chez Schuitten et Peeters, Bézian et Mazzucchelli,
- Corto Maltese, le Juif errant?
- Trois écrivains au cœur des ténèbres: Joseph Conrad, Robert Silverberg, Hugo Pratt.

Corto, Hugo Pratt
Milo Manara
Carlos Nine, Fantagas

Les noms suscités étaient supposés guider une première recherche, si besoin.
Vous n'avez rien cherché?
Retournez à la case départ.

L'Histoire de France en BD, Larousse

La bande dessinée EST pédagogue. Elle est évidemment aussi dangereuse; d'autant
plus qu'elle échappe aux académies et s'adresse à nos facettes marginales et égotiques. J'aurais tendance à ranger Joe Sacco dans le bas-de-gamme et Manara dans le haut-de-gamme, mais en fait tout dépend de ce qu'on en fait, c'est à dire de l'éthique du lecteur, de son choix de modèle, Spinoza ou Médiapart.

Gen
Maus
Shanower

Illustrons.
Nul ne peut brasser l'ensemble de la bande-dessinée francophone (désolée, séparatistes et nationalistes, les grands de la BD ont écrit en français), anglophone ou nippone.
Par contre la bande dessinée israélienne est quantitativement limitée mais diverse et qualitativement estimable: un tour d'horizon est possible... à condition de ne pas confondre judéité et nationalité. Chez Sauramps on trouve Isaac Bashevish Singer (écrivain américain d'origine polonaise ayant écrit en yiddish) sur l'étagère de la littérature israélienne, au dessous de l'étagère consacrée à la littérature maghrébine, proche et moyen-orientale. Pourquoi pas aussi Paul Auster, Philipp Roth, Norman Mailer, voire Umberto Eco (pour son étude sur superman et le golem), Albert Cohen, Stephan Zweig, etc. Au rayon BD ce serait ennuyeux, Israël annexerait la moitié ou les deux tiers des Comics, les meilleurs Astérix et la Rubrique-à-Brac, la Belgique (sauf scission), la Côte d'Ivoire (Aya de Yopougon...) et le Québec prendraient le reste de la BD francophone, sauf Persépolis, dont les diverses éditions rempliraient le rayon perse... Certains n'y trouveraient qu'un inconvénient: le problème de parité avec la Palestine. La mise au pilon, moderne autodafé, déplairait aux militants professionnels (droits des arbres & co), qui auraient préféré qu'on n'édite pas d'Israéliens, voire de juifs.
Non je n'exagère pas. Voyez la question que pose rue 89 / le Nouvel observateur en fin d'article sur "une nouvelle génération hyperactive d'auteurs israéliens": "Et les auteurs palestiniens?". Le journal aurait visiblement voulu en inventer faute d'en trouver, et cite Cartooning for Peace de Plantu (sans s'interroger sur les rapports entre roman graphique et caricature, entre caricature et liberté politique, entre liberté politique et éducation politique), Guy Delisle et le Liban et l'Egypte. Ces derniers comme auteurs - porte-parole plutôt que comme simple éditeurs, d'ailleurs, mais c'est assez confus.
Si vous pensiez que le journalisme consistait à communiquer et analyser des informations, détrompez-vous, il se passe très bien d'informations et d'analyse.
Rutu Modan

La BD israélienne, comme la littérature israélienne en général, sont facilement réduites par les esprits étroits à des thèmes supposés irréductiblement israéliens. Le terrorisme, le service militaire obligatoire, l'orthodoxie. Pas question pour certains de lire Ferme 54, de Galid et Gilat Seliktar, sous un autre angle que politiquement orienté & dirigé (la noyade du petit frère dans la première partie sera en ce sens interprétée comme métaphore politique, l'enfant victime de négligence est Ismaël, forcément). La BD américaine s'intéresse à Israel (Sarah Glidden)? Elle est assimilée à la BD israélienne. La BD israélienne s'intéresse à la Shoah (Rutu Modan)? Israel "instrumentalise" l'holocauste. Asaf Hanuka souffre de troubles anxieux? La psychanalyse est "une invention juive", ni Jung ni Onfray n'étant parvenus à la "laïciser".
Personne ne va contrer ces inepties. C'est la conviction contre la complexité du réel.
Asaf Hanuka, KO à Tel-Aviv

Trois livres à lire:
- Comment comprendre Israël en 60 jours, de Sarah Glidden: une jeune juive américaine plutôt pro-palestinienne se rend en Israël pour chercher des confirmations... et n'en trouve pas.
- La Propriété, de Rutu Modan: une vieille femme se rend accompagnée de sa petite-fille à Varsovie, où elle n'est pas retournée depuis 1939, pour chercher, officiellement mais non réellement, à faire valoir ses droits de propriété sur l'appartement de ses parents assassinés par las nazis. Les deux héroïnes trouvent tout autre chose qu'attendu. Une immense délicatesse de sentiments. Le lecteur mal-intentionné n'en tirera qu'un ou deux arguments pour nourrir ses idées sur l'avarice juive.
- K.O. à Tel Aviv, d'Asaf Hanuka: le malaise de l'homme moderne - pertinent, sombre et drôle. Ceux qui voudront utiliser ce livre au service de préjugés anti-israéliens ou antisémites seront obligés de tout lire et d'oublier pas mal de choses, mais on ne doute pas qu'ils ne puissent le faire.
La Propriété, Rutu Modan

Ces lectures devraient être assez convaincantes.
Ce sont des "romans graphiques" profonds, riches, adultes. Ils ne se suffisent pas à eux-mêmes, une culture, une connaissance du contexte sont nécessaires. En complément de ce que j'ai écrit sur les préjugés néfastes... il faut lire un autre ouvrage d'actualité, un roman non graphique: "le problème Spinoza", d'Irvin Yalom, et il faudra lire "la question Finkler", de Howard Jacobson (pas près de sortir en édition de poche, cependant). Les deux interrogent sur les racines de l'antisémitisme et son apparente nécessité dans l'histoire humaine, avec intelligence, lucidité, esprit. On s'agace souvent de lire les romans de Yalom avec délectation pour les oublier instantanément une fois terminés. Le fait est qu'il s'agit de vulgarisation, d'un optimisme artificiel et forcé, que le brillant Irvin sélectionne les éléments en fonction de ses idées et ne laisse finalement guère de place au questionnement du lecteur. Ses personnages sont en général des émanations de lui-même... mais Spinoza et Rosenberg, finalement, le renvoient à ses limites: en cela ce roman semble meilleur que les précédents. Il est plus fouillé et plus humble: Yalom n'interprète pas Spinoza, il le cite; il ne le résume pas, il dépeint le contexte. Il ne psychanalyse pas Rosenberg et montre les intelligences achopper sur sa personnalité et sa dangerosité. Il conserve une approche psychanalytique, mais il n'est plus l'accoucheur de ses propres idées en autrui (superficiellement). C'est beaucoup plus intéressant.
Comme il est intéressant d'apprendre que les juifs ashkénazes ont été forcés au siècle des Lumières d'adopter des noms allemands (et ce moyennant finances), que l'excommunication de Spinoza n'obéissait pas qu'à des raisons religieuses, mais aussi ou surtout à des raisons politiques, puisque les juifs n'étaient collectivement tolérés à Amsterdam au XVIIe qu'à condition de respecter, individuellement, des conditions plus ou moins implicites, comme: ne pas mettre en cause les dogmes chrétiens - ce que faisait Baruch en affirmant que D. était Nature, que le pentateuque était oeuvre humaine, que les miracles n'en étaient pas (littéralement), qu'il n'y avait pas de vie après la mort, etc. 

Ces histoires, graphiques ou pas, traitent implicitement d'autres questions: qu'est-ce qu'être Juif, et pourquoi vouloir être Juif, dès lors que cette singularité voulue et assumée suscite toute la haine du monde, ou dévoile toute la capacité humaine à haïr. Parce que pour traiter cette haine il faut bien la révéler? Pour résister? Pour maintenir la mémoire vivante? Pour conserver la continuité des lignées? Pour honorer sa lignée? Pour préserver la biodiversité humaine?
Pour la subjectivité, je n'ai pas grand chose à envier au Prof. Yalom.