Showing posts with label litterature. Show all posts
Showing posts with label litterature. Show all posts

Wednesday, 24 December 2014

Save the santons


Reading the news on a facebook wall might make you think, this year, that France is on the verge of a religious civil war - which will with no doubt spread in Occident.
I started, this month, with the affair of the nativity scenes. The municipality of Béziers and the department of Vendée were summoned to retire the scenes set in public halls, on the basis of the laws establishing laicity and separation of the church and the State since 1905. The medias and the public opinion vehemently discussed about it. Without knowing much, and exagerating the problem. Traditionnal nativities scenes are allowed in public buildings. The mayor of Béziers might have set up an occitan crèche, which isn't considered as a religious symbol. It depicts the life in a village, with traditionnal caracters, houses, clothes. Caracters: butcher, flower seller, baker, smith, shoemaker, carpenter, weaver... You also see lou ravi (the idiot), the gipsy dancers and musicians, the lovers Mireille and Vincent... Mireille is the heroin of a poem written in 1859, in occitan, by Frédéric Mistral (who received the Nobel price for Litterature in 1904). She fell in love in the Baux de Provence, with a poor man. Her rich parents didn't allow her to marry Vincent. She flew away to Camargue and let herself die in the Saintes-Maries-de-la-Mer. Charles Gounod adapted the story in his 1863 opera, and it inspired a 1933 movie.


In such enlarged nativity scenes, the nativity is quite secondary... The name of the figurines, 'santons' means 'little saints', but the villagers, gipsies, animals, are not considered as saints.
Setting up scenes focused on nativity was a political provocation. In Montpellier, you would see traditionnal scenes at the xmas market, in occitan associations, and also probably in the churches. In a city or department hall, some xmas trees would have been quite enough. Yet it seems that the zealous mayor of Marseille removed the ancient traditionnal crèche years ago because it was already too religious for him. Moderation and culture are out of fashion.


Montpellier courageously (though there was no contestation) kept its yearly santon's fair. Santon's makers sell big and small santons, some dressed up with fabrics, some painted, some unpainted - great for amateur artists! I am far from being christian, but I enjoyed, long ago, painting elegant ladies from Arles.
The santon-makers are now threatened by the sino-american decorative fashions, the globalization and loss of rooting, the mexican portable nativity scenes, the design plastic nativities (Presepe, edited by Alessi), the chineese copies (made on resin), the crisis... The famous santonnier Carbonel anounced he planed to delocalize a part of his production in Tunisia. Will the Tunisians replace the ladies hairdress or straw hats by some veils? Hum. The santonniers should know that small is beautifull, and let the quality prime on international development...






















Sunday, 25 May 2014

Mères, Mort et Livres

Ce matin, feuilletant chez des amis un très beau recueil de poèmes, j'ai été frappée par des vers sur la mort approchant, la mort se faisant. Il s'agissait d'un livre de Matiah Eckhard-Elial, "Lointains chants sacrés d'où je suis né" (éditions Euromédia, 2014... illustré de sept peintures d’Angela Biancofiore). Matiah: poète sensible, excellent musicien, et tout jeune homme récemment enlevé aux siens, à la vie, à l'art, à l'avenir. Son livre était présenté à la Comédie du Livre sur le stand de la librairie Scrupules, et un concert en son honneur a eu lieu hier soir, à Prades, avec le Freemind Orchestra.

Ce matin, deux personnes de ma connaissance se sont éveillées sans mère. Un jour de fête des mères. Là, je me fiche bien de savoir que c'est une fête pétainiste (selon Côme de Grandmaison (comment rater sa vie avec un tel nom?), dans Le Point, ""Ta Maman a tout fait pour toi... Le Maréchal te demande de la remercier gentiment." Ce slogan inscrit sur des affiches placardées peu avant le 25 mai 1941 a contribué à tromper l'imaginaire collectif. En réalité, le régime de Vichy n'a pas inventé la fête des Mères, il l'a simplement institutionnalisée en l'inscrivant au calendrier officiel. Ouf !").
Je pense à elles, à leur père...
Ces deux personnes sont trop jeunes pour avoir connu ma première amie de jeux, dont elles auraient été les cousines. Cette amie n'a fait qu'un bref séjour parmi nous, mais m'a tant manqué que mes doudous et amies imaginaires ont porté son nom un très long temps, à l'échelle de ma vie alors. Et voici que je trouve ces mots que j'aurais alors pu faire miens, pages 28-29 du roman "Le cœur de l'homme" de Jón Kalman Stefánsson: "Le gamin hésite et finit par déclarer, donc, vous n'avez pas retrouvé Hjalti, il ose enfin poser la question, car les gens restent en vie tant que nous ne la posons pas, ils sont protégés par le silence, ensuite, quand nous nous mettons à parler, quelqu'un meurt". Le contraire de ce qui peut se passer après, quand la mort est reconnue à défaut d'être acceptée, et qu'il faut éviter qu'ils ne tombent dans les "poubelles de l'histoire" (Serge Klarsfeld).

Aussi nombreux que nous soyons, les fantômes sont plus nombreux.
Déjà, chacun de nous a plusieurs fantômes, et les fantômes sont personnels. Ce sont les êtres invisibles d'autrui avec lesquels on entretient des relations diverses, nostalgie, imitation, amour, détestation. Des projections imposées, des alter-ego... Si le fait d'être fasciné par le surnaturel a quelque chose de malsain (ah, ces histoires de chasseurs de fantômes et de chercheurs d'horrible qui passaient à la télévision... sans regret! Quelle décadence par rapport à la Quatrième dimension!), être conscient de ses limites est plutôt honorable. La vérité n'est pas forcément ailleurs, la vie n'est pas forcément un rêve, mais si d.ieu existe je suis certaine que nul ne peut appréhender son essence, ni lui donner un sexe, ni connaître sa volonté, ni jouer à le provoquer. L'"âme" ne disparaît peut-être pas avec la mort cérébrale, peut-être se dissout-elle dans l'éther. Le "peuple invisible", les elfes et les trolls, les fantômes des causses, cristallisent aussi, à leur façon, plus que de simples fantasmes ou peurs, ou que la nuit et le brouillard. Les mythes cévenols sont trop proches pour m'attirer, les histoires de fées et lutins sont trop "kawaii"...
Non, restons-en aux mythes et légendes scandinaves, en évitant le détour hystéro-hitléro-wagnérien (Walhalla & ss), le détour hard-rock, le détour métal, le détour gothique... La survie du vieux fonds animiste est peut-être liée à la longue nuit d'hiver, aux tempêtes de neige, à la dépression saisonnière, aux vapeurs d'alcool, elle est aussi jolie, et pas si sotte, en ce qu'elle nourrit l'idée d'un univers partagé, et à partager; de droits à respecter; d'une planète où l'homme n'est pas roi.
Depuis deux millénaires au moins, il semble qu'on balance entre fantasme de la raison toute-puissante (Haut-empire romain, renaissances et siècle des lumières) et soumission fanatique mais tout aussi triomphante à l'irrationnel (bûchers, massacres, inquisition, guerres de religion, nazisme, etc.). Ce n'est pas cyclique, tout est plus ou moins simultané. Dans tous les cas, l'empathie et le respect sont exceptionnels. Entre autres crimes quotidiens, agressions et meurtres antisémites ce week-end en Belgique, à Créteil, en Tunisie. L'humanité est malade, même sans OGM et gluten.

La littérature scandinave nous ferait oublier ces maux lorsqu'elle n'en traite pas, nous permet de prendre de la distance quand elle en traite. Les images, les symboles, les représentations, les codes sont neufs. C'est presque les "Lettres persanes"... Tiens, une mythologie peut inclure sa fin (Ragnarök - Richard Wagner et les idéologues nazis n'étant pas les seuls experts autorisés); tiens, ces gens vivent dans un monde "habité" et cohabitent; tiens, les trolls ne sont pas forcément des démons ni les elfes des fées; tiens, sont-ils moins monothéistes que les lecteurs d'hagiographies? tiens, qui sont donc leurs ennemis?

La Comédie du Livre s'est terminée.
Le meilleur cru depuis longtemps. L'édition consacrée à la littérature britannique était réjouissante, mais l'abondance cette année non seulement de bons auteurs, mais d'événements autour du livre, la transforme positivement. Ce n'est plus un simple "événement commercial" patronné par la mairie. Les conférences et expositions avaient de la tenue, il était intéressant et instructif de faire participer les étudiants, malgré les questions interminables qu'ils voulaient faire traduire, avec Radio-Campus, les ateliers de dessin pour enfants semblaient fort passionnants... L'exposition de photographies des Boutographies a aussi certainement profité de la Comédie...

Seuls petits regrets: les Islandais semblent plus aguerris pour faire face aux étendues solitaires de leur île qu'à un marathon intellectuel mondain. Je ne voulais lire "L'Exception" d'Auður Ava Ólafsdóttir que dédicacée par l'auteur. Elle devait faire sa seconde séance de dédicaces en 3 jours en début d'après-midi. Au lieu de quoi, après un brunch à la Panacée auquel j'ai renoncé pour raisons associatives et familiales, elle a repris l'avion pour le nord.
Je n'ai pas vu davantage Arnaldur Indridason, caché par la foule de fidèles, et enfui sitôt libéré.
Non plus que je n'ai pu prendre de café avec un excellent traducteur et spécialiste, ni avec un excellent libraire et spécialiste. Ce n'est pas tout mais je m'en tiendrai là. Michaël, je me plaindrai directement :-)
Ces déconvenues m'enlèvent quelques scrupules... jamais, autrefois, je n'aurais osé prendre autant de photographies et les publier sur un blog. Cette fois-ci, bah, il fallait que je m'occupe.


Johanna Sinisalo, éditrices, traductrices et étudiantes...
Johanna Sinisalo, éditrices, traductrices et étudiantes...
Sara Lövestam, Johanna Sinisalo...
Sara Lövestam, Johanna Sinisalo...
Jean-Claude Carrière
Laure Leen
Stian Hole
Stian Hole
Ptiluc
Eric Fottorino
Katarina Mazzetti
Herbjørg Wassmo
Herbjørg Wassmo
Atelier BD avec Joanna Hellgren
Bergsveinn Birgisson
Árni Thórarinsson

Saturday, 24 May 2014

La nouvelle Comédie (du Livre)

La Comédie du Livre a changé...
Un agenda plus intense de rencontres (petits-déjeuners dans la cour de l'hôtel particulier Baudon de Mauny, brunches à la Panacée, rendez-vous au Corum, au centre Rabelais, et autres) et débats (le roman noir, la littérature de jeunesse, l'Islande en crise, etc.), des ateliers pour enfants (assez grands) et adultes, des propositions de participation via twitter et facebook semblent motiver le public. L'organisation des stands également a été revue - davantage de caisses, des barrières devant éviter trop de fuites de livres non payés; moins de petits éditeurs, représentés avec leurs auteurs aux stands des libraires; une organisation plus thématique, des espaces mieux articulés (pourrait-on agrandir et sécuriser l'espace enfants, au lieu de tous les envoyer jouer dans le square de la musique, qui a rarement connu une telle affluence et de telles acrobaties?). Les brochures sont alléchantes, et la qualité des littératures scandinaves ont sans doute aussi attiré les lecteurs.

Sélection (lacunaire) pour les retardataires:
- Parmi les auteurs historiques, aller voir Maj Sjöwall et Jørn Riel;
- Pour le roman policier, voir Arnaldur Indridason, Árni Thórarinsson, et Maud Tabachnik;
- Pour l'anticipation littéraire, Johanna Sinisalo et son roman sur les abeilles; son premier roman, "Jamais avant le coucher du soleil", est également excellent.
- Pour la très belle littérature islandaise moderne, Audur Ava Ólafsdóttir et Jón Kalman Stefánsson;
- Pour la BD, la très jeune et très intéressante Suédoise mais parfaitement francophone Joanna Hellgren, et sa très sensible et subtile trilogie "Frances".
- Pour l'histoire, Michaël Iancu (Les Juifs de Montpellier et des terres d’Oc. Figures médiévales, modernes et contemporaines),
- Pour un roman historique, Véronique Chouraqui, "D'un rouge incomparable"

Conseil personnel: prendre un ou deux livres chez chaque auteur scandinave afin de se faire une idée globale de la littérature scandinave, mais ce sans oublier de se plonger dans les grands classiques: les sagas; "Les cloches d'Islande", de Laxness (puis tout le reste de son oeuvre), "Le chemin du serpent", de Torgny Lindgren...
Et sans oublier que toute l'Islande n'a pas fait le déplacement. Lisez sans dédicace "Entre les arbres", de Gyrðir Elíasson; "Pendant qu'il te regarde tu es la vierge Marie", de Gudrun Eva Mínervudóttir; "Karitas", de Kristín Marja Baldursdóttir...

Maud Tabachnik
Pierre Duba
Jørn Riel
Jón Kalman Stefánsson
Jens-Christian Grøndahl
Jean Joubert et Véronique Chouraqui
"Espace" enfants...

Joanna Hellgren et Lars Sjunnesson

"Le chemin du serpent", de Torgny Lindgren, est un roman aussi puissant que bref, qui pose la question du mal sans y répondre. Alors qu'un attentat a fait trois morts dans le musée juif de Bruxelles, et peu après le congrès antisémite plus ou moins raté en Belgique, on peut penser qu'un roman comme celui de Lindgren pourrait lui-même faire du mal. Le serpent, chez lui, est un commerçant, son père, son sang. Le commerçant croit faire ce qu'il doit faire, citations bibliques à l'appui; mais il accroît ses terres en profitant des mauvaises récoltes et des hivers durs, fait des petits paysans ses locataires endettés, fait régler les factures aux femmes, en nature...
Que va en penser un lecteur au premier degré, peu cultivé, peu réfléchi?
Verra-t-il en cet impitoyable créancier son ancêtre, le "père inconnu" de multiples lignées, ou par facilité l'autre, l'étranger, éventuellement le père qu'il faut 'tuer' (il ignorera naturellement ce que la psychanalyse entend par là), voire le Juif?
Donner des perles aux cochons peut les rendre mauvais.
Ce musée de Bruxelles, je l'ai visité il y a quelques années. C'était au printemps, hors vacances, un jour de semaine. Il n'y avait quasiment que moi, quelques membres du personnel ou bénévoles. A mes yeux, c'étaient des nordiques. Je ne retiens pas les histoires juives, mais l'une d'elle parle d'un juif européen dans un pays asiatique, qui cherche une synagogue. On lui en indique une, il s'y rend... Le rabbin porte le vêtement traditionnel du pays et a peut-être les yeux bridés. Vous n'avez pas l'air d'un rabbin, dit le voyageur. Vous n'avez pas l'air juif, répond le rabbin.
Cette haine imbécile, cette inconscience des antisémites, je pense qu'il faudrait les étudier et les comprendre pour les prévenir. Qu'on les dissèque? Vidéo à voir pour commencer à réfléchir.